Les Cubains peuvent désormais acheter et vendre des voitures.


Une Dodge 1958, à vendre, sur le boulevard Malecon de La Havane, le 14 septembre.

Une Dodge 1958, à vendre, sur le boulevard Malecon de La Havane, le 14 septembre.REUTERS/DESMOND BOYLA

LEMONDE.FR avec AFP | 28.09.11 | 20h36   •  Mis à jour le 28.09.11 | 21h07

Après un demi-siècle d’interdiction, le gouvernement cubain a officiellement autorisé, mercredi 28 septembre, dans le cadre des réformes économiques lancées par le président Raul Castro, l’achat et la vente de véhicule

Une série de régulations a été publiée par le journal officiel pour définir les conditions de «la transmission de la propriété de véhicules par achat, vente ou donation» entre les Cubains vivant dans l’île et les étrangers résidents permanents ou temporaires, une des mesures phares des réformes de Raul Castro.

Le gouvernement autorise l’achat de véhicules neufs dans des entités commerciales aux Cubains qui ont des revenus en devises ou en pesos convertibles (équivalents au dollar) dans le cadre d’un «travail assigné par l’Etat ou dans l’intérêt de celui-ci», via une autorisation du ministère des transports.

«UNE FOIS TOUS LES CINQ ANS»

Une Chevrolet 1950 classique, en janvier 2010, lors de l'une des premières compétitions officielles de sports motorisés depuis la révolution. Ceux-ci avaient été interdits dans les années 1960.

Une Chevrolet 1950 classique, en janvier 2010, lors de l’une des premières compétitions officielles de sports motorisés depuis la révolution. Ceux-ci avaient été interdits dans les années 1960.AFP/ADALBERTO ROQUE

Selon le décret, publié sur la version numérique du journal officiel, cette autorisation peut être délivrée «une fois tous les cinq ans». Les étrangers résidents permanents sont soumis au même régime, mais les résidents temporaires pourront acheter un maximum de deux véhicules durant leur séjour.

Jusqu’à ce jour, les Cubains ne pouvaient acheter ou vendre que des véhicules enregistrés avant l’avènement de la révolution, en 1959, pour la plupart des grosses berlines américaines, connues à Cuba sous le nom d’«almendrones» («grosses amandes»), qui font le bonheur des touristes.

Des dizaines de milliers de professionnels qui ont pu acheter dans le cadre de leur travail des voitures soviétiques jusque dans les années 1990 pourront désormais les revendre à n’importe quel Cubain ou étranger, créant ainsi un marché inédit dans l’île communiste.

IMPORTATIONS AU COMPTE-GOUTTES

Une Dodge américaine en réparation dans une rue de La Havane, en 2009

Une Dodge américaine en réparation dans une rue de La Havane, en 2009AFP/RODRIGO ARANGUA

Cette mesure devrait également développer un marché de véhicules neufs, jusqu’à présent importés au compte-gouttes par certains Cubains bénéficiant d’autorisations spéciales, en général attribuées en fonction de leur travail.

Les Cubains qui émigrent – environ 38 000 chaque année, qui rejoignent quelque deux millions d’émigrés, dont la moitié aux Etats-Unis – pourront également vendre ou transmettre leur véhicule avant de quitter Cuba.

Il s’agit de l’une des mesures les plus importantes parmi quelque trois cents réformes adoptées en avril par un congrès historique du Parti communiste de Cuba (PCC) visant à introduire un embryon d’économie de marché sur l’île. Une autre mesure autorisant l’achat et la vente de logements est attendue avant la fin de l’année.

Des spectateurs juchés sur une voiture américaine en janvier 2011, à La Havane, durant l'une des premières compétitions officielles de sports motorisés depuis la révolution.

Des spectateurs juchés sur une voiture américaine en janvier 2011, à La Havane, durant l’une des premières compétitions officielles de sports motorisés depuis la révolution.AFP/ADALBERTO ROQUE

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